Entreprise

Entrepreneur seul : faut-il créer une SASU ou une EURL ?

Par Alexandra , le 22 octobre 2021
visuel entrepreneur creer.jpg

Un entrepreneur qui se lance seul a la possibilité de créer deux formes de sociétés. Selon ses ambitions futures, il peut choisir une EURL ou une SASU, deux formes juridiques à associé unique. Cependant, pour faire un choix entre les deux statuts juridiques, il faut au préalable réaliser une évaluation des points en commun et des points de différenciation.

SASU et EURL : les points communs

La Société par action simplifiée unipersonnelle (SASU) et l’Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) sont deux formes juridiques accessibles à un associé unique. Elles se rapportent respectivement à la Société à action simplifiée (SAS) et à la Société à responsabilité limitée (SARL). Cependant, la définition de la SASU et celle d’une EURL font appel au terme « unipersonnelle » qui traduit l’idée d’associé unique.

Classées dans la catégorie des sociétés, elles sont également appelées « personnes morales » à la différence de « personnes physiques » dans le cas des entreprises individuelles ou microentreprises. Ces sociétés se distinguent de l’entrepreneur et ont leur propre patrimoine. En ce sens, en dehors d’une faute de gestion commise par l’entrepreneur, les responsabilités sont limitées aux apports, c’est-à-dire les dettes et autres redevances ne seront remboursables qu’à hauteur du capital de départ.

De plus, l’associé unique doit nécessairement être une personne physique dans le cas d’une EURL. À l’inverse, dans le cas d’une SASU, il peut également s’agir d’une personne morale (une autre société par exemple). Pour l’une ou l’autre des deux sociétés, le capital peut être fixé, car il n’y a aucune exigence en lien avec un capital minimal. Le capital social de départ peut être composé d’apports en nature et en numéraire. Lorsqu’un des apports en nature excède 30 000 € ou lorsque la valeur totale nette des apports excède la moitié du capital, il faut nommer ou élire un commissaire aux apports.

EURL SASU entrepreneur

Les différences entre les deux sociétés

Outre les points en commun, les deux sociétés ont des divergences, lesquelles vous permettront de faire un choix en prenant en compte vos ambitions futures.

Deux régimes sociaux distincts

Le régime social de l’associé unique diffère d’une société à une autre. Pour l’Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée, le dirigeant, également appelé gérant, est affilié à la sécurité sociale des indépendants. Il travaille sous un régime de travailleur non-salarié (TNS). Dans l’exercice de ses fonctions, il est tenu de verser une cotisation pour le compte de l’assurance maladie et de la retraite. Pour une SASU, lorsque le dirigeant est une personne physique, il est affilié à la sécurité sociale générale et identifié en tant qu’assimilé salarié.

La différence en termes de régimes fiscaux

Pour une EURL, les bénéfices sont soumis à l’impôt sur le revenu d’une personne physique. De plus, la rétribution de l’associé unique n’est pas déductible. Autrement dit, les impôts sont applicables uniquement sur les revenus de la société. Par contre, pour une SASU, les bénéfices sont soumis à l’impôt sur les sociétés et la rétribution du président associé est, quant à elle, soumise à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des traitements et salaires. Dans certaines conditions, la SASU peut adopter l’imposition sur le revenu sur une période de 5 ans.

La différence au niveau des formalités à la création

Dans une SASU, au moins la moitié des apports en numéraire constituant le capital doit être libérée à la création de la société. La moitié restante doit être soldée sur une durée de cinq ans au plus. À l’inverse, l’associé unique d’une EURL est tenu de verser le 1/5 de la valeur totale des apports en numéraire à la création de la société. Il dispose également d’une durée de cinq ans pour solder le reste.

Alexandra

Alexandra est formatrice dans un centre dédié aux travailleurs en reconversion professionnelle. Elle a pour rôle d’évaluer les profils des stagiaires et de les orienter vers les programmes d’apprentissage les mieux adaptés à leur futur métier. Elle accompagne également les travailleurs tout au long du processus de reconversion, afin qu’ils puissent entamer sereinement leur nouvelle carrière.