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Tout sur la culture d’entreprise au Japon

Par Alexandra , le 18 janvier 2023
Culture d-entreprise au Japon

Seconde puissance économique mondiale, le Japon est un pays qui compte de nombreuses entreprises performantes. Faire des affaires dans ce pays où la culture et l’éthique sont uniques dans le monde n’est pas chose aisée. Avant de vous lancer, vous devez d’abord comprendre la culture d’entreprise japonaise. Cela favorisera votre intégration et vous permettra d’entretenir facilement des relations solides et durables avec vos collaborateurs japonais.

La culture d’entreprise au Japon, qu’a-t-elle de si particulier ?

Comparée à la culture professionnelle dans les pays occidentaux, la culture d’entreprise au Japon est vraiment unique au monde. Elle se distingue particulièrement par le respect des protocoles et étiquettes culturelles en vigueur. Ainsi, que vous projetiez de travailler en tant qu’employé ou d’installer votre société au Japon, il est essentiel de déchiffrer en amont les caractéristiques clés de la culture d’entreprise japonaise.

Les aspects de la culture d’entreprise japonaise

La culture d’entreprise au pays du Soleil levant repose sur différents aspects basés sur les éthiques et pratiques du peuple japonais au quotidien. Elle valorise notamment :

  • Le respect de la hiérarchie et de l’ancienneté,
  • Le respect de la vie privée,
  • La discrétion,
  • La ponctualité.

Le respect de la hiérarchie et de l’ancienneté

Comme dans tous les autres pays dans le monde, le respect de la hiérarchie est important, mais au Japon, c’est une obligation. Les employés doivent respecter leurs supérieurs, suivre avec obéissance leurs ordres.

Outre le respect des structures, le respect de l’ancienneté est également crucial dans les entreprises japonaises. L’ancienneté selon l’âge doit être hautement respectée. Cela signifie que les employés plus âgés tiennent un rang supérieur dans la culture professionnelle japonaise. La hiérarchie est généralement basée sur le système des trois trésors créant une forte pression sociale :

  • La promotion à l’âge : au Japon, les plus vieux sont considérés comme sages. Les employés âgés ont alors un statut plus élevé que les jeunes employés. En guise d’exemple, ces personnes âgées doivent être saluées en premier. Même cas pour les cadres, les jeunes ont un titre moins élevé tandis que les plus âgés sont classés dans le cadre supérieur.
  • L’emploi à vie : les entreprises japonaises s’engagent dans des contrats de travail à vie avec leurs salariés. Au Japon, un employé qui change fréquemment d’emploi est mal vu. Normalement, il devrait demeurer dans la même entreprise jusqu’au jour de sa retraite.
  • Le salaire à l’ancienneté : dans une société japonaise, le système de rémunération interne est fonction de l’ancienneté du salarié.

À noter qu’au Japon, les hommes sont toujours supérieurs aux femmes, et ce, même s’ils ont obtenu le même diplôme. Par conséquent, les femmes perçoivent un salaire moins élevé malgré leur niveau d’étude similaire.

Le respect de la vie privée

Si dans les pays occidentaux comme la France, il est naturel de poser des questions personnelles pour tisser des liens entre collègues, cela fortement déconseillé au Japon. Pour les Japonais, la vie privée est précieuse et doit donc être respectée. Si vous souhaitez lancer votre business au Japon, le respect de la confidentialité et de la vie privée est primordial. Au début de vos relations commerciales, évitez à tout prix de demander des informations personnelles et de partager les vôtres sauf s’il y a réciprocité lors des échanges.

L’assiduité au travail

Les Japonais sont des personnes dotées d’un véritable sens de l’organisation. Le retard au travail comme ailleurs est intolérable et est vu comme un manque de respect notable. Intégrer le monde des affaires au Japon exige alors de faire preuve de ponctualité. Le fait d’arriver à l’heure ne suffit pas et est d’ailleurs considéré comme un retard. Pour montrer une assiduité exemplaire, il faut arriver dans les lieux de travail une dizaine de minutes avant l’horaire normal.

La discrétion au travail

La culture d’entreprise japonaise valorise la discrétion, car « le silence est d’or ». Pour faire bonne impression et nouer facilement des liens durables, soyez plutôt introverti et réservé.

Abstenez-vous de tout propos négatif, agressif, critique ou orgueilleux, parce qu’une telle attitude est synonyme de manque de maitrise de soi ou de faiblesse. Même en cas d’éventuels conflits, pendant les réunions par exemple, apprenez à être silencieux au besoin. Cela permet d’apaiser progressivement les tensions.

Outre ces différents aspects, la culture d’entreprise au Japon se caractérise par quelques éléments clés que vous devez connaitre avant d’y lancer votre business.

Le Japan management et gestion, un modèle de référence à l’échelle mondiale

Les entreprises japonaises utilisent un modèle de management et gestion particulier basé sur une communication interne intense. Elles privilégient la transmission des informations à l’oral afin de faciliter la circulation de l’information. Ce mode de communication a fait le succès de bien des sociétés japonaises. Les Occidentaux privilégient les systèmes de production/management des ressources humaines.

De son côté, la culture japonaise sollicite plutôt la multiplication des circuits de communication, des émetteurs et des récepteurs. Le principe est clair : l’important est de communiquer au maximum de cibles sans tenir compte de la redondance.

Processus et prise de décision : une culture d’entreprise axée sur le groupe

La culture japonaise est fortement axée sur le groupe contrairement à certaines cultures occidentales qui sont fondées sur l’individualisme. Dans une entreprise japonaise, les employés doivent toujours travailler en groupe ou en équipe. Les échecs comme les réussites sont attribués au groupe ou à l’équipe entière et jamais à une seule personne.

Ainsi, la prise de décision se fait par consensus. Avant de prendre n’importe quelle décision, chaque membre du groupe doit donner son avis. Le consentement de chacun est indispensable avant de prendre la décision finale.

Les réunions dans une société japonaise

Les entreprises japonaises ne manquent pas de réunions et celles-ci peuvent durer des heures. Lors de ces réunions, il est important de :

  • Respecter le temps, c’est-à-dire être ponctuel,
  • Respecter l’ordre hiérarchique,
  • Suivre les rituels en vigueur,
  • Être formel tout au long de la journée,
  • Prendre des notes,
  • Ne jamais fixer qui que ce soit lorsque vous tenez un discours,
  • Parler moins fort,
  • Éteindre votre téléphone.

Les cartes de visite

Au Japon, l’échange de cartes de visite lors d’une première rencontre ou réunion professionnelle est une tradition. Ce processus revêt une grande importance dans le monde du business japonais. Cela représente une réelle marque de confiance pour les Japonais. En respectant cette tradition, il vous sera plus facile d’entretenir des relations commerciales solides.

Pour présenter votre carte de visite, tenez-la avec vos deux mains, côté japonais vers le haut, puis posez-la sur la table en guise de respect de la culture de société japonaise. Il est formellement interdit de la mettre dans la poche, geste qui est jugé comme un manque de considération.

Le respect des codes vestimentaires au Japon

En France comme dans d’autres pays occidentaux, les travailleurs peuvent s’habiller comme ils l’entendent, ce qui n’est pas du tout le cas au Japon.

Dans les entreprises japonaises, les employés doivent porter des costumes similaires, sachant qu’il y a des codes couleur à respecter (le plus souvent sobres). Les femmes ne sont pas autorisées à mettre des pantalons tandis que les hommes doivent toujours mettre une cravate.

Un niveau d’implication hors du commun

De tous les pays au monde, Japon obtient le record en matière de travail. Les Japonais ont un sens du travail exceptionnel. En effet, dans ce pays, il est mal vu de prendre tous ses jours de congé annuel, de partir en premier du lieu de travail avant son supérieur et ses collègues.

En restant au bureau, les employés japonais font de nombreuses heures supplémentaires impayées. D’ailleurs, une étude gouvernementale a révélé qu’un quart des sociétés japonaises font travailler leurs salariés en moyenne 80 heures supplémentaires par mois.

Alexandra

Alexandra est formatrice dans un centre dédié aux travailleurs en reconversion professionnelle. Elle a pour rôle d’évaluer les profils des stagiaires et de les orienter vers les programmes d’apprentissage les mieux adaptés à leur futur métier. Elle accompagne également les travailleurs tout au long du processus de reconversion, afin qu’ils puissent entamer sereinement leur nouvelle carrière.